2022 grand cru….PERCHE ?
Pour commencer, un brin de localisation géographique me paraît logique. Installé en région Champagne-Ardenne et plus particulièrement dans le département de l’Aube, mon territoire de pêche ne peut se résumer en quelques lignes, associant plusieurs grands lacs de plaine (Orient, Temple, Amance, Der-chantecoq), rivières (Seine, Aube, Marne),canaux (canal entre Champagne et Bourgogne, canal de restitution, canal des Hauts de Seine) ainsi qu’une multitude de plan d’eau du type gravière, aux surfaces et biotopes variés, bref une divergence de milieux permettant aux addicts de grandes zébrées, de pouvoir checker un grand panel de technique.
Il faut rester honnête sur la présence de grandes perches dans chacun des milieux cités ci-dessus, avec de très grands poissons, et je m’explique à 50+, car bien entendu la capture de ce genre de trophée s’explique dans un premier temps par leur présence avérée. Depuis quelques années maintenant, je m’exerce à rechercher spécifiquement ces poissons au gabarit supérieur m’obligeant à les aborder de manière différente et surtout de connaître leurs mœurs en particulier.
Des centaines d’heures passées au bord et sur l’eau, des milliers de kilomètres parcourus en voiture pour quelques centaines de kilomètres parcourus à pied, m’ayant permis d’obtenir quelques pages du journal intime des plaisirs de mes conquêtes à rayures.
On revient donc à 2022 et plus particulièrement janvier. Comme à mon habitude, j’aime finir ma saison « carnassier » sur les différents canaux de ma région. Une pêche itinérante d’hiver qui demande beaucoup de patience et d’observation.
Après quelques sorties improductives en grands poissons, j’ai dans un premier temps pensé à un pillage de certains biefs avec toutefois une lueur d’espoir grâce à la présence de petits et moyens poissons signe positif d’une future relève. Il m’aura fallu attendre une journée d’eau claire pour les retrouver cachés dans les bancs de brèmes…

Dans un premier temps, j’ai pensé qu’il était normal en cette période d’eau froide, qu’un rassemblement de poisson ait lieu, et puis avec un peu de recul, j’ai fini par comparer ces brèmes à des chiens de berger, ne me permettant aucune erreur sur ma discrétion d’approche, sur la finesse des montages et sur la délicatesse de mes animations. Il m’était impossible de taper dans un poisson sans effrayer le banc de gluantes, m’obligeant à pêcher très léger et de marquer de longues pauses entre chaque animation…
Un peu ennuyeux me direz-vous ?
Sauf qu’une fois entré dans la zone de confort, les touches explosives de ces grandes dames vous font oublier tout le reste. Quasiment impossible à doubler les touches de cette manière, une petite pause de quelques minutes pour laisser calmer le spot, et une passe en Carolina light m’a régulièrement permis de tromper un second grand poisson avant de partir chercher un nouveau poste.
Parlons matériel,
Niveau canne, depuis quelques temps la Z obsession illex est devenue ma seconde main, 2.35m d’action résonnante même sur de très faible grammage, mais suffisamment souple pour encaisser les multiples coups de tête et donc éviter pas mal de décroche. J’aime l’associer à un moulinet en 2000 avec un faible ratio, muni d’une tresse fine 8 brins en 10 centièmes, terminée par une pointe en fluorocarbone comprise entre 22 et 25 centièmes d’une longueur de canne.
Niveau leurres, les Magic slim shad en 3 pouces montés en 3 ou 5 grammes, m’auront permis une certaine régularité, pour la seconde chance j’ai régulièrement opté pour les scissor comb montés en Carolina light.

Mai 2022, ouverture des grands espaces…
Soyons honnête pour dire qu’il est rarement judicieux de chercher les grandes perches sur les lacs de la forêt d’Orient en Mai ou Juin. De manière générale, il est préférable d’attendre que le marnage de ces eaux fermées soit suffisamment entamé pour les localiser au mourant d’herbier à chasser dans les boules de fourrage en fin d’été.
Mais comme on le sait bien, les années se suivent mais ne se ressemblent pas, et dès l’ouverture 2022 de généreux bancs de perches calibrés 25-35 avec quelques sujets à 40+ se laissaient apercevoir dans les couches d’eau variant de 3 à 5 m. Etonnamment visible, mais pas si simple à détromper, les crankbaits sont restés la solution de sécurité palliant avec la série Diggle 4 et 5+ sur les phases de chasses lues au sondeur.

Une grande surprise pour moi durant la première période de canicule à la mi-juin, aura été de faire monter à plusieurs reprises les grandes zébrées sur les longbill minnow suspending à jerker 2m sous la surface (magsquad 128) dans une profondeur d’eau comprise entre 8 et 10 mètres.
Dès la mi-juillet il était plutôt simple de localiser les grands bancs déjà former en plein gavage sur les alevins de l’année, oscillant autour de la thermocline, cette période a duré pour ainsi dire 2 mois. Période durant laquelle, il était plaisant d’additionner lame vibrante, crankbait, spintail (deracoup) dans une pêche plutôt linéaire sur une traverse de la colonne d’eau, les pêches de traction n’apportant qu’une moyenne de taille plus faible.

L’automne amenant des températures plus fraîches avec elle, la migration de milliers d’oiseaux, nous arrivons dans une période de transition assez riche en technique.
La période clef sur nos grands lacs…
C’est à ce moment que les poissons entrent dans une certaine frénésie alimentaire pour compenser le futur manque à gagner hivernal. Le hic pour 2022, a été la pression de pêche exercée depuis l’ouverture et c’est là qu’il a fallu la jouer fine.
Un mix de fluets dignement montés était prêt à faire feu à chaque sortie spécifique dans la recherche des perches, j’ai, durant cette période, varié les techniques volontairement. Entre zone de tenue, zone de passage et zone régulière de chasse.
Mes armes auront été les suivantes selon les phases d’activités :
–Night shadow Z obsession pour les pêches à gratter et à darter sur des shads de 3 et 4 pouces (magic slim shad, nitroshad, i shad finesse)
–Pepper puppeteer pour les pêches à gratter, le drop shot light et le carolyna light.
–Pepper akoya pearl pour les pêches au crankbait de petite et moyenne taille (2, 3 et 4m) et spintail de type deracoup (10, 14 et 21 grs)
–Element rider power finesse pour les lames de 10 à 21 grs et chatterbait de 5 à 14 grs
–Element rider lightning special pour les crankbait en 4 et 5+ et les minnow et longbill (110 et 128)

Sans partir dans une généralité ou bien un extrême, chacune de ces techniques a pu voir son heure de gloire sur des créneaux plus ou moins long, il fallait savoir laisser reposer les zones pour les attaquer sur les phases courtes d’activité, ou parfois aller les chercher à picorer en gardant une distance de sécurité pour ne pas trop les déranger. Pour cette période automnale, les crankbaits auront été décisifs sur le long terme permettant de pêcher exactement dans les couches d’eau désirées, associant la possibilité d’ajouter ou non de la sonorité à vos animations.

Novembre, avec une saison écourtée par la fermeture anticipée de nos lacs, je suis retourné sur les canaux bien plus tôt qu’à la normale. Assez content d’y retrouver rapidement des poissons encore actifs et en pleine forme, bien étalés sur plusieurs dizaines de kilomètres. Une dernière vague de froid pour 2022 m’obligera à revoir mes plans et mes approches pour chercher les zones de rassemblement du fourrage. Une fois ces zones définies, quelques subtilités d’animation et de coloris resteront la clef d’un collier de perles bien remplis pour finir dignement ce grand cru 2022.

Pour conclure ce récit, la perche reste un grand prédateur au comportement très changeant, il faut savoir s’adapter rapidement et provoquer sa chance sur les quelques phases d’euphorie en les agressant au maximum, à l’inverse il faudra savoir utiliser beaucoup de légèreté et de subtilité sur leurs phases passives, plus qu’un simple poisson on pourrait dire qu’elles sont équation. Espérons que 2023 soit similaire à 2022.
Et comme on dit chez nous, « Merde à vous pour cette saison »
On se retrouve sur www.stanlejeune-guide.fr ou au 0606724497